De retour du SEO Camp’us 2019, la grande messe du SEO qui s’est déroulée les 28 et 29 mars derniers à Paris, Objectif Papillon vous livre son ressenti sur 2 jours de conférences riches par la qualité de ses intervenants et la variété des sujets traités. Voici donc les tendances et enseignements que nous retenons de l’événement.
Première tendance lourde la notion de “crawl”, ou “exploration” en bon français, est sur toutes les lèvres.
Schema.org, vous ne connaissez peut-être pas. En revanche, vous avez noté les étoiles dans les résultats de recherche de Google (rich snippets), les encarts à droite des résultats mettant en valeur un acteur ou un monument (le Knowledge Graph), les réponses directes à une question en position 0 au-dessus des résultats natruels. Tout cela est généré par Google qui interprète les données structurées balisant les contenus des sites selon la nomenclature Schema.org (reconnue par Google, Bing, Yandex) associées à l’agrégation d’immenses bases de données sémantiques open source (Freebase, Wikidata…).
Bill Slawski définit les données structurées comme des outils permettant d’attribuer un identifiant unique à toute entité (un film, un monument, un produit…) sans se soucier du langage. L’objectif pour Google est de ramener tout le web à un ensemble d’entités reliées entre elles (un film > un réalisateur, des acteurs… ; un monument > un architecte, un lieu, une date de construction ; un produit > un prix, un fabricant, une disponibilité…).
B. Slawski va plus loin en estimant que l’usage pertinent des données structurées sur un site augmenterait son degré de fiabilité aux yeux de Google. Réciproquement, si x sites donnent la même information structurée, celle-ci est validée par Google dans ses résultats.
Gennaro Cuofano propose de raisonner comme Google en ne faisant plus de SEO (Search Engine Optimization) mais du AEO (Answer Engine Optimization) : votre site doit être structuré comme un Knowledge Graph, en organisant ses pages en fonction des entités et de leurs relation (les liens), dans une organisation sémantique logique. Nous ne sommes pas très loin du concept de cocon sémantique développé par Laurent Bourrelly.
Le sujet nous semble central pour le SEO de nos clients dans la mesure où ces données structurées Schema.org mâchent le travail de compréhension de Google. Bonne nouvelle, leur implémentation est simple et bon marché, autant le faire de suite !
L’intention de recherche internaute – la problématique sous-jacente à la requête d’un internaute – est souvent revenu dans les conférences. Tous ont souligné l’apparition du bloc “autres questions posées” dans les résultats de Google et destinées à affiner la requête selon des intentions plus précises : tout l’enjeu du référenceur est de s’en inspirer pour affiner sa stratégie de contenus et répondre ainsi avec exactitude aux besoins en informations de l’internaute. En développant des pages répondant aux intentions de recherche des internautes et structurées selon un schéma intentionnel logique du général au particulier, on ne peut que penser au fameux concept de cocon sémantique développé par Laurent Bourrelly.
Christian Méline, qui a animé une conférence sur la “sémantique prédictive” balaie de la main l’idée répandue selon laquelle Google serait un moteur sémantique et apporte un éclairage sur la façon de structurer les contenus pour les donner à comprendre aux moteurs.
En suivant cette logique, on réalise des “glissements sémantiques” progressifs entre des pages traitant de la même thématique et on construit un… cocon sémantique, ou un Knowledge Graph comme vu plus haut, qui répondra de manière exhaustive aux intentions de recherche. Sa pertinence et sa compréhension sera renforcée aux yeux de Google si les relations sémantiques sont correctement prédites par les liens et leur contexte immédiat.
Petite astuce de Christian Méline : la proximité du lien avec un titre ou un sous-titre Hn s’y référant renforcera sa puissance sémantique.
Pourquoi encore parler de blog en 2019 alors que l’on est dans le règne absolu d’Instagam ? Parce que, selon Laurent Peyrat (dont voici les slides de la présentation Blog d’entreprise et SEO), il apporte toujours un côté très rassurant à votre site pour Google (signifie qu’il y a une équipe derrière), il reste un excellent support de communication interne, externe et événementielle, ses posts sont les supports de votre visibilité sociale, il permet de travailler vos contenus chauds, et sont toujours une des pierres angulaires d’une stratégie d’inbound marketing (livres blancs, newsletters, contenus exclusifs). Et cela, aussi bien sur des problématiques B2B que B2C.
Et le SEO dans tout ça ? La fréquence de publication de contenus restant un critère d’évaluation majeur de Google, le blog permet de pallier ainsi une offre produit très statique. Mais, selon Laurent Peyrat, le blog ne sert pas à ranker ; sa fonction SEO est de faire ranker les pages business. Et oui, il est toujours plus facile d’obtenir des liens externes spontanés sur un billet de blog un peu sexy que sur une classique page produit. Un partenaire business sera lui-même plus enclin à faire un lien vers vous si vous parlez de lui sur le blog (une interview par exemple). Tout l’enjeu est ensuite de travailler le maillage interne en dirigeant le PageRank interne vers les pages business.
Astuce bonus, L. Peyrat suggère de se pencher sur les guidelines de Google Actualités pour concevoir le blog. Si l’idée n’est pas nécessairement d’être référencé sur le moteur de news, ces bonnes pratiques permettent de montrer patte blanche.
Le consultant toulousain conseille aussi d’angler les contenus, c’est-à-dire, de leur donner un style plus attractif que vos pages FAQ par exemple. Pensez linkbaiting : c’est l’attractivité d’un contenu qui attire le lien spontané.
Pour poursuivre la réflexion, nous avons toujours cru à la puissance du blog. Nous les proposons toujours à nos clients en travaillant justement l’angle éditorial, mais aussi la stratégie à développer dans une logique plus globale de discours de marque. Aussi, si la technique reste la même (un blog), la nature évolue vers de réels médias de marque, autant connectés à la stratégie de communication de l’entreprise qu’à ses enjeux de visibilité SEO. Le blog est un outil tactique, certes, mais aussi un excellent outil de communication corporate, interne ou externe.
Enfin, comment ne pas revenir sur un des temps forts du SEO Camp’us, la séance de questions/réponses avec Vincent Courson, speaker officiel de Google en France pour le SEO. Les occasions de communiquer directement avec Google sont si rares qu’il vaut mieux en profiter ! Voici les sujets abordés :
A noter que Vincent Courson a communiqué à plusieurs reprises sur l’évolution de la Google Search Console. La migration des anciens rapports se poursuit, en particulier les statistiques d’exploration qui arriveront prochainement. Et les données de couverture (indexation, erreurs 404…) resteront sur 3 mois (contrairement aux données de performances qui sont passées sur 16mois) : la seule possibilité de conserver un historique est de les exporter tous les 3 mois.